le blog de Coeuilly et du Village parisien

Longtemps, à savoir toute la précédente mandature, M. Fuchs, élu vert a été de gauche et dans l'opposition, et l'a du moins revendiqué ainsi. Preuve que l'on peut tout à fait ne pas être de droite et contester la politique de la Mairie et en tout cas ne pas y souscrire ! Depuis 2014, Monsieur Fuchs qui était un opposant modèle, souvent dans l'argumentation détaillée contre la politique de la ville, a rallié la majorité pour une écharpe, et depuis on ne l'entend plus, ou si peu.

L'opposition « naturelle » à 70 ans de communisme rassemble les forces de droite et du centre, et non comme se plaît à le dire la municipalité, « la Droite et l'extrême droite », par un amalgame souvent facile et tronqué de la réalité.

Mais nombre d'indépendants, voire de la gauche modérée ou moderne peuvent également se reconnaître dans un discours qui ne tape pas systématiquement sur les actions du gouvernement, de la Loi Travail de Mme El Khomeri, du CICE aux aides aux entreprises, et qui se considère indépendant et sans étiquette. Les non encartés sont même majoritaires dans la société en général et sans doute à Champigny en particulier. Mais font-ils confiance encore aux communistes, ou aspirent-ils au bout de toutes ces années à l'alternance ? Comme des habitants de Levallois pourraient ne plus vouloir des Balkany, ou certains électeurs du 5ème ne plus vouloir des Tibéri, il peut être légitime que des électeurs de Champigny ne veulent plus des communisme et aspirent un jour à autre chose, juste parce que la gestion d'une ville aussi importante est une chose trop sérieuse pour être confiée à des gens qui ne sont pas toujours le symbole de la modernité ni du 21ème siècle.

Ce dimanche 6 et le suivant 13 décembre se tiendront les élections régionales, région qui aura un rôle majeur dans les chois en matière de transports, mais aussi sur les lycées, et demain aussi dans les choix en matière d'urbanisme et de rééquilibrage Est-Ouest. Cette élection peut aussi avoir des conséquences locales en faisant entrer des campinois dans cette instance qui dispose encore, et malgré la futur métropole et les « territoires », de pas mal de pouvoirs (et d'argent!).

Plusieurs listes comportent des campinois en position éligible, notamment celle du PS de M. Bartolone avec Caroline Adomo, mais aussi celle du PC et du front de gauche. Cependant si ces deux listes doivent fusionner avec celle des verts pour le second tour, les cartes seront rebattues et il risque de n'y avoir plus aucun campinois éligible.

Notons que les campinois sont les grands absents de la liste Front National (qui sont également les grands absents du conseil municipal et des commissions, n'ayant pratiquement participé à aucune!) et qui comprend un certain nombre de « parachutés», ce qui a suscité des réactions négatives de la part des élus Val de Marnais eux mêmes.

Il est d'ailleurs étonnant que l'élue de Champigny, elle même permanente du front ne figure pas sur la liste.

Reste du côté de l'Union de la Droite et du Centre, la bonne position en 13ème place (et donc éligible si Valérie Pecresse remporte la région) de Laurent Jeanne, le leader de l'opposition campinoise, cette liste ne devant par ailleurs pas évoluer entre le 1er et le second tour, aucune fusion n'étant envisagée.

Laurent Jeanne, qui a toute la confiance de Valérie Pecresse qu'il connait bien, est le premier élu d'une liste minoritaire (qui ne détient pas une ville) d'une liste comportant par ailleurs pour le 94 de nombreux maires et élus majoritaires de villes du Val-de-Marne. D'ailleurs, la seule tentative de parachutage sur cette liste a été écartée par l'ensemble des colistiers.

Une élection de Laurent Jeanne à la région après une courte défaite aux départementales devant le président communiste sortant sera à n'en pas douter un formidable tremplin pour les prochaines élections municipales campinoises.

D'ailleurs les élus de la majorité communiste campinoise l'ont bien compris et s'en inquiètent déjà !

A la différence d'autres villes de l'Ouest parisien ou même de Chènevières voisine qui revotait ce dimanche pour les municipales, on ne revotera pas à Champigny avant 5 ans. On ne commente pas une décision de justice, aussi je vous livrerai sans commentaire la décision du Conseil d'Etat qui en une page et demi conclut que concernant l'affaire des fausses signatures, celles -ci sont suffisamment semblables pour que leur authenticité ne puisse être mises en doute, et que les plaintes pour faux et usage de faux déposées par les personnes dont la signature a été imitée, celles-ci ayant été classé sans suite par le procureur, il n'y a pas lieu de considérer que le consentement des personnes qui se sont trouvées sur des listes « à l'insu de leur plein gré » ait été vicié! La décision est donc différente de celle retenue dans d'autres villes comme Vénissieux http://pcona.over-blog.com/2015/02/annulation-d-elections-l-election-du-maire-pc-est-annulee-par- le-conseil-d-etat.html. ou http://pcona.over-blog.com/2014/10/l-invalidite-d-une-liste-d-extreme-droite-fait-chuter-le-pcf.html

Sur l'affaire des « faux tracts », (voir http://pcona.over-blog.com/article-fin-de-campagne-bizarre-voire-nauseabonde-123134175.html ou encore http://pcona.over-blog.com/2014/04/faux-tracts-du-fn-et-du-front-de-gauche-ce-n-est-pourtant-pas-la-1ere-fois.html) le Conseil d'Etat a décidé que « l'ampleur de la diffusion n'est pas établie que leur contenu n’excédait pas celui de la polémique électorale et ne contenait aucun élément nouveau »! Peu importe donc par qui ils ont été diffusés et à qui cela profite, et notamment par des personnes qui ne savaient pas lire le français, payées pour le faire, sans que cette opération ne s'impute sur aucun compte de campagne. La aussi, la plainte étant classée sans suite, circulez il n'y a rien à voir.

L'équipe municipale est donc là encore pour 5 ans, et quel que soit ce jugement d'appel, il ne m'enlèvera pas ce que j'ai pu constater personnellement de visu lors de cette campagne électorale, et que la fin ne justifie pas tous les moyens.

Mais il faut bien convenir que réorganiser des élections dans une ville de 75 000 habitants, cela reste une procédure extrêmement coûteuse pour les finances publiques, que tous les décideurs ne souhaitent pas voir mettre en œuvre quand ils peuvent faire autrement, et qu'en cas d'élections partielles, dont les électeurs méconnaissent parfois les raisons profondes, il y a souvent avec une participation très faible une prime aux sortants nouvellement élus qui savent très bien utiliser les moyens à leur disposition pour « faire campagne ». La démocratie en sort-elle grandie ? Les électeurs jugeront... Un jour. L'alternance passera... Voir l'intégralité de la décision du Conseil d'Etat ci-après.

Plusieurs lecteurs se sont étonnés de m'avoir peu vu ni lu lors de cette campagne départementale qui s'achève, et ont regretté l'absence de mes analyses http://pcona.over-blog.com/2014/05/resultats-des-elections-europeennes-2014-a-champigny-et-a-coeuilly.html par bureau notamment http://pcona.over-blog.com/article-resultats-du-1er-tour-des-municipales-a-champigny-123080433.html . Ma disponibilité actuelle ne me laisse plus toujours le temps de m'occuper de ce blog avec la même vigilance mais je continue néanmoins à suivre de près cette campagne et ses conséquences pour notre ville.

Pour Champigny 2, (qui rassemble Chennevières et les quartiers de Coeuilly, mais aussi les Mordacs et le Bois l'Abbé à Champigny, le premier tour a été sans grosse surprise et malgré la présence d'un candidat dissident à droite avec l'ancien maire de Chennevières (peu connu et qui a fait à peine 3% sur Champigny, le FN qui progresse encore mais dans une situation de forte abstention. Il n'y a pas (à la différence des municipales) de maintien possible au second tour, car il faut pour cela faire 12,5% des inscrits soit plus de 25% des voix, ce qui n'a pas été le cas de Mme Recher campinoise mais peu vu sur la campagne, à part sur le marché du Bois l'Abbé en fin de campagne. Mme Kennedy, conseillère sortante a été beaucoup plus présente et est arrivée en tête au 1er tour, mais avec seulement 3 points d'avance sur les deux autres jeunes campinoises de Coeuilly et du Village Parisien se présentant, Isilda de Amorin et sa remplaçante Caroline Studer.

Les nouvelles règles de parité et de binôme font qu'au second tour, JP Bernaud, conseiller sortant centriste de Chennevières et Isilda de Amorin devraient être élus avec un rapport de 55-45% malgré leur retard de 3% au 1er tour, mais grâce au report de voix de Chennevières et du FN qui n'ira pas voter PC. En effet, même si les 15% du PS (qui a fait un score raisonnable) se reportent tous sur le PC (ce qui est peu probable compte tenu des rapports extrêmement tendus entre PS et PC au plan local et national), les réserves de voix et notamment du fait du redécoupage incluant Chennevières, ne sont pas à gauche.

Seule une mobilisation très différente des abstentionnistes (ou la fraude) pourrait changer la donne.

Pour Champigny 1 ou le Président du Conseil Général sortant Christian Favier joue à la fois son poste et le département face au leader de l'opposition campinoise Laurent Jeanne et son binôme Aurore Thiroux, les choses sont nettement plus compliquées (et l'étaient dès le départ). Malgré l'union de l'opposition mais en l'absence de candidats PS, le président du conseil général sortant a 1300 voix d'avance soit 10% et s'en réjouit http://94.citoyens.com/2015/christian-favier-realiserait-456-a-champigny,22-03-2015.html. Mais là aussi, et à la différence des municipales, le binôme FN a fait 1940 voix et 16% et n'est pas en mesure de se maintenir. Que vont faire ses électeurs ? Et les abstentionnistes ? Avec un PS qui n'a pas présenté de candidats mais ne soutient pas non plus le candidats sortant qui à l'en croire a tout fait (Métro du grand Paris, crèches, collèges, Imagin'air, ordi portable au collège http://pcona.over-blog.com/2014/12/ordival-et-ordinateur-offert.html).

A lire les écrits de l'équipe sortante, si la « Droite » passe, c'est la fin de tout çà, c'est l'horreur, et il suffit de voir le 92 pour voir ce qu'il vont faire du Val de Marne. Cela est bien entendu faux et caricatural.

Pour avoir longtemps vécu dans les Hauts-de-Seine, je ne vois pas ce qu'il y a de honteux, y compris dans de grandes villes communistes comme Nanterre ou Colombes qui sont plus agréables et mieux gérées que Champigny. Ce qui est sur, c'est que les emplois sont à l'Ouest, et les logements à l'Est, et que ce n'est pas en gardant les communistes à l'Est (qui semblent timidement en période électorale découvrir les vertus de l'entreprise? mais pour mieux les taxer ensuite?) que l'on rééquilibrera l'Ile-de-France.

La seule question à se poser est en fait souhaitons-nous le changement ou continuer avec les mêmes qui dirigent la ville depuis 75 ans et le département depuis 40 ans. Or l'absence de changement créé des situations de rentes et de clientélisme, c'est le cas dans n'importe quelle ville, regardez vers Levallois... A cet égard, la communication en papier glacé et sur 16 pages de notre maire sur les rencontres citoyennes et sur des sujets relevant souvent du département n'est pas très adroite, question de timing. On peut comprendre qu'il ait envie de soutenir ses amis Marie et Christian, mais ces rencontres, c'est tout de même 100 000 € de nos impôts. Il y avait peut être une treve électorale à respecter ?

Epinglé dans le Canard de la semaine dernière sous le titre « les bons « bons » du bon maire d’Ajaccio », des élections municipales ont été annulées en Corse pour « achat frauduleux de votes », avec l'aide, le soutien voire la complicité du Conseil Général qui permettait à des administrés d'obtenir des bons d'achats de 100, 300 voire 500 €, mais à titre « très exceptionnel ».

Ce n'est pas à Champigny que celà arriverait, et puis pas comme çà, où alors pas dans ces montants, et puis il faudrait être Corse pour que cela arrive, car il n'y a que là bas (ou dans le 5ème arrondissement de Paris) que de telles pratiques seraient possibles !